Page:Féval - Le Mari embaumé, 1866, tome 2.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sous son feutre rabattu. Douze mousquetaires l’accompagnaient.

Les princes se jetèrent aussitôt de droite et de gauche sous les couverts. Le gros de la chasse les imita. La route fut libre. Le roi passa.

C’était le roi.

Où allait le roi ?

Gaston d’Orléans dit :

« Je donnerais mille louis pour savoir où est madame ma sœur ! »

Il parlait de la reine.

M. le prince ajouta :

« M. le Grand va coucher ce soir à la Bastille. »

Il s’en alla souper de bon appétit à Saint-Germain.

Le roi continuait sa route vers Poissy. Il était silencieux et pas une parole ne fut échangée entre les mousquetaires pendant tout le chemin.

À moitié traite entre Saint-Germain et Poissy, un homme à la livrée de M. de Richelieu aborda respectueusement le roi et lui parla bas.

Le roi prit sur la droite un sentier qui conduisait au manoir de Rivière-le-Duc. Il mit son cheval au petit galop. Les mousquetaires suivirent, échangeant entre eux des regards attristés.

L’homme à la livrée de M. le cardinal de Richelieu avait disparu.

Vers la même heure, le carrosse fermé qui avait porté la Reine était arrêté, non point sur une route ni dans une allée, mais au milieu d’une petite clairière, entourée par les hautes futaies de la Croix-de-Bois, dans la partie nord de la forêt.