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IV

UNE AVENTURE D’ANNE D’AUTRICHE


Mélise s’assit auprès de Pola et poursuivit :

— C’était dans l’antichambre de M. le duc de Vendôme qui a une cour, depuis que M. de Beaufort, son fils, est, dit-on, le favori de la reine. Je suis bien seule dans ce grand hôtel et je m’ennuie. Mon père me cache ses actions ; il boit de l’eau à faire pitié. Dès le commencement de la semaine l’idée m’était venue qu’il devait y avoir quelque chose. Je cherchais à savoir. Et puis, maître Roger est entré parmi les pages de monseigneur. Ce n’est pas un bon sujet, mais il fait si bien les doux yeux ! Je vais et je viens afin de le rencontrer par hasard.

Madame la lingère première, chez qui je devrais travailler, a un rang d’armoires dans le corridor sombre qui longe la grande antichambre de M. le duc. J’étais là. Peut-être m’avait-on donné une commission, mais je ne crois pas. Je laissai mes armoires bien tranquilles et j’avais tantôt l’œil,