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IV

le baron d’altenheimer


On voyait, à travers les arbres, les fenêtres du château qui successivement s’illuminaient. Les derniers préparatifs s’achevaient pour la soirée de charité de l’archevêque.

— Nous allons être interrompus bientôt, monsieur le baron, dit l’évêque d’Hermopolis, et cependant ces dames voudraient bien connaître la fin de votre histoire.

— En d’autres termes, monseigneur, vous souhaitez que j’abrège, répliqua le conseiller privé du roi de Wurtemberg, premièrement, je suis aux ordres de Votre Excellence, ainsi qu’à ceux de Sa Grandeur et de toutes les éminentes personnes qui veulent bien me faire l’honneur de m’écouter ; en second lieu, il me reste réellement bien peu de choses à dire.

« Je n’ai pas à vous apprendre que la famille du roi Guillaume, mon maître, est la plus nombreuse qui entoure aucun trône en Europe. Sa Majesté a quatre enfants, de ses deux mariages ; son illustre frère a également quatre enfants ; ses cinq oncles, très respectables, comptent des descendances plus riches encore, de telle sorte qu’en enfants, petits-enfants, gendres et brus, ces cinq branches collatérales ne réunissent pas moins d’un demi-cent de têtes princières. Dieu, qui protège la France, semble s’occuper aussi un peu de la dynastie wurtembergeoise.