Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 1, 1850.djvu/26

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— Mais, surtout, décidons-nous ! reprit l’Américain d’un ton délibéré. Tu pourras m’être fort utile, sans doute ; mais en somme, je ne sais pas encore à quoi !… Pas de surprise !… si l’affaire ne te va pas, je te rends ta parole !

— Bien obligé ! grommela Blaise ; j’aime mieux jouer.

— Réfléchis bien !… Il ne s’agit ni d’un jour ni d’une semaine… ça peut durer longtemps, comme tu dis, et une fois l’affaire lancée, je le répète, gare à qui reculera !

— Mais, objecta l’Endormeur, le perdant ne sera domestique que pour la montre ?

— Pas tout à fait !… Assurément, dans le tête-à-tête, nous resterons deux bons amis comme autrefois… mais, pour tout ce qui regarde l’affaire, il faudra que le maître puisse commander et que le domestique obéisse.

— Diable !… fit Blaise en se grattant l’oreille.

— Quant à la conduite à tenir devant les étrangers, je n’ai pas besoin de t’en parler…

— Sans doute…

— Tant que durera l’affaire, depuis le premier jour jusqu’au dernier, respect et obéissance !

— Mais, dit Blaise, en définitive, combien de temps ça pourrait-il se prolonger ?…

— Je n’en sais rien.