Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 1, 1850.djvu/262

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lard, baissés mélancoliquement sur sa nièce aimée, on lisait l’immense désir de soulager et de consoler.

Mais la consolation était impossible sans doute, car l’oncle Jean se taisait comme s’il n’eût point pu trouver de paroles.

Diane et Cyprienne voyaient cela, et le regard furtif qu’elles échangeaient alors donnait à penser que leur joie d’enfant n’avait que les apparences de la franchise.

Elles voyaient encore autre chose, et c’était bien étrange !

Robert de Blois qui dansait toujours avec Blanche, se tournait de temps en temps vers Madame et lui faisait des signes.

Diane et Cyprienne avaient cru d’abord se tromper, mais il n’y avait plus à douter. Madame, à deux ou trois reprises différentes, avait répondu du regard et du geste aux signes de Robert de Blois, de l’homme dont la présence au manoir empoisonnait sa vie et menaçait l’avenir de son enfant.

C’était inexplicable.

Mais le bal était charmant par cette chaude soirée, sous les arbres touffus. À part Diane et Cyprienne, personne ne s’inquiétait de ces petits mystères qui s’agitaient sourdement sous la surface tranquille de la vie du manoir.