Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/10

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et en prenant cet air timide qui annonçait toujours quelque méchanceté noire :

— Quand on repousse ainsi un homme, c’est qu’on le connaît beaucoup… beaucoup !… beaucoup ! !…

— C’est juste… dit avec goguenardise la partie masculine de l’assemblée.

— Comme mademoiselle Églantine sait ces choses-là ! murmura la chevalière de Kerbichel, qui avait une vengeance à exercer.

— En outre, reprit la Romance, comment expliquer ce mouvement si brusque, sinon par un petit grain de jalousie ?…

— C’est vrai !… opina derechef l’assemblée convaincue ; c’est pourtant vrai !…

Le pauvre maître d’école n’essaya pas même de protester, tant il se sentait faible contre le sentiment général.

— Ainsi va le monde ! reprit encore la Romance ; M. de Penhoël achète des cachemires à la Lola… il fait peindre son manoir du haut en bas pour la Lola… il plante des salons de verdure, il tend de soie les vieilles chambres que ses pères habitaient bien toutes nues !… Pendant ce temps-là madame s’ennuie… Elle est bien conservée au moins !…

— Elle est encore très-jolie femme !

— Que faire quand on est délaissée ?… Elle