Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/12

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Il n’y avait plus, sur le milieu de l’aire, que M. Blaise, qui se promenait les mains dans ses poches et affectait de ne point vouloir mêler son importante personne à toute cette populace.

On parlait bas dans le groupe des paysans, justement à cause de M. Blaise, qui passait pour avoir l’oreille fine.

Le père Géraud tenait le centre du groupe et interrogeait un petit garçon qui venait de sortir du jardin, où il avait servi des rafraîchissements aux hôtes de Penhoël.

— Conte-nous ce que tu as vu, petit Francin, disait le bon aubergiste du Mouton couronné.

— Tout le monde regardait la Lola, répondit l’enfant. Quelle belle fille tout de même ! Je ne sais pas ce qu’elle a autour de son cou qui brille comme des charbons allumés… mais les dames et les messieurs disaient qu’il y avait là de quoi racheter la Forêt-Neuve !… Tout d’un coup la petite demoiselle a crié… j’ai regardé comme les autres, et je l’ai vue couchée par terre… Il n’y avait auprès d’elle que M. de Blois… Quand il a voulu la relever, oh ! si vous aviez vu Madame arriver sur lui !… j’ai cru qu’elle allait l’étrangler…

— Elle n’a rien dit ? demanda le père Géraud.