Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/170

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— Voyons ! dit Robert. Il ne s’agit pas de parler en énigmes !

— Je vais tâcher de me faire comprendre… Je vous ai dit bien souvent : « Prenez garde aux filles de l’oncle en sabots !… Elles vous joueront quelque méchant tour. » Vous répondiez : « Ce sont des enfants !… » Eh bien ! ces enfants-là ont soulevé contre vous une véritable armée… Si vous aviez entendu, comme moi, ce qui se disait tout à l’heure sur l’aire, pendant le feu de joie !… Vous avez mis Penhoël bien bas, mais son nom a encore un prestige, car jeunes gens et vieillards parlent de mourir pour lui comme d’une chose toute simple !… Ils savent vaguement ce qui se passe… Ils prononcent votre nom, M. le marquis, le vôtre, M. Robert, et celui de Lola, qu’ils voudraient mettre en pièces… Pour en connaître si long, il faut qu’on les ait endoctrinés… Et qui a pu se charger de ce soin, sinon ces maudites enfants ?…

— C’est vrai…, dit Robert.

Pontalès gardait le silence.

— J’ai fait de mon mieux pour vous en débarrasser, reprit Blaise, mais on ne m’aide pas… Pour en revenir aux lourdauds de Glénac et de Bains, c’est, ma foi, une affaire sérieuse !… Vous les connaissez aussi bien que moi, M. de Pontalès… Si une fois l’idée de nous faire un