Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/171

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mauvais parti se fourre dans leurs grosses têtes chevelues, du diable si la justice et les gendarmes pourront nous protéger !

— Bah !… fit Robert, il y a longtemps qu’ils grondent…

— Ce soir, ils faisaient mieux que gronder… Ils ont un chef maintenant…, notre ancienne connaissance, M. Robert… le vieux Géraud du Mouton couronné… Et ce chef-là m’a l’air de n’être que le lieutenant d’un personnage invisible…

— Qui serait ?… demanda Robert.

— Peut-être ces deux petits diables, les filles de l’oncle en sabots, répliqua Blaise.

C’était en ce moment que Cyprienne et Diane se glissaient à pas de loup derrière les châtaigniers.

Blaise poursuivait :

— Le père Géraud parle d’elles avec un respect étrange… Il a l’air d’attacher à leur aide une sorte de vertu surnaturelle… Mais peut-être y a-t-il encore un autre chef…

— Qui donc ?… demandèrent en même temps Robert et Pontalès.

Les deux jeunes filles étaient tout oreilles ; aucune parole ne leur échappait désormais.

— Ils parlent à mots couverts, répondit Blaise dont la voix baissa involontairement, on