Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/193

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M. Blaise, pendant que je vais voir là-dessous.

Il abandonna la gaffe en effet, et gagna le bout du chaland qui passait sous les saules. On entendit un léger bruit, puis on vit un petit bateau qui s’en allait à la dérive le long du bord, du côté du marais.

Bibandier, qui reparut au même instant, regarda fuir la barque et dit avec un gros rire bonasse :

— Quand les petits chérubins voudront repasser l’eau… c’est elles qui seront bien attrapées !

Chacun pensa sur le chaland que Bibandier valait son pesant d’or…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Il y avait dix minutes environ que Diane et Cyprienne avaient traversé l’Oust, au moyen du batelet trouvé par Bibandier sous les saules.

En quittant leur cachette, au pied de la Tour-du-Cadet, elles se doutaient bien que le bruit de la robe déchirée avait trahi leur présence et qu’on allait les poursuivre : mais elles avaient de l’avance, parce que Pontalès et ses compagnons ne pouvaient parvenir à l’autre rive qu’à l’aide du bac, dont la clef était au manoir. En outre, le sentier qu’elles suivaient les conduisait en quelque sorte d’un saut jusqu’au bord de