Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/203

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Elles étaient à moitié chemin déjà. Diane arrêta tout à coup le galop de son cheval.

— J’y pense !… reprit-elle. Ils doivent nous attendre sur cette route !…

— Je voudrais bien savoir lequel d’entre eux, répliqua Cyprienne que la victoire rendait fanfaronne, est capable de barrer la route à Bijou ?

— S’ils ont des armes ?

— Nous leur passerons sur le corps !

— Et s’ils nous guettaient au passage du Port-Corbeau ?…

Cyprienne arrêta son cheval à son tour.

— Ce n’est pas pour moi que j’ai peur… reprit Diane ; mais maintenant nous avons à garder un trésor.

— Eh bien ! remontons jusqu’aux Houssaies… Nous passerons sur le pont du moulin.

L’avis était bon. Les deux sœurs changèrent aussitôt de direction et se mirent à galoper vers les Houssaies.

Mais il se trouva que d’autres avaient eu la même idée qu’elles, car en arrivant au bord de l’eau, elles virent que la tête du pont était occupée par deux hommes, en qui elles crurent reconnaître Robert de Blois et M. le marquis de Pontalès.

— Prenons du champ, dit Cyprienne que rien n’effrayait, et passons.