Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/211

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Blaise s’approcha de Robert, qui frappait du pied avec impatience.

— Si vous ne le laissez pas marcher à sa guise, dit-il tout bas, nous n’en ferons rien cette nuit.

— Qu’il s’explique au moins !

— Quant à ça, dit Bibandier en s’appuyant sur l’herbe, on va te faire un programme, Américain !

Robert tressaillit. Il y avait bien trois ans qu’on ne lui avait donné ce nom, et depuis le même espace de temps, le pauvre Bibandier affectait en toute circonstance, vis-à-vis de lui, le plus profond respect.

L’ancien uhlan reprit, tandis que Blaise riait sous cape de la déconvenue de son maître :

— Il n’y a donc de sage ici que l’Endormeur et moi !…

Blaise cessa de rire.

— Monsieur l’homme de loi, poursuivit Bibandier, qui se croit si bien caché derrière son chapeau de paille, pourrait vous dire que, dans un procès, le client ne donne pas de conseil à son avocat !…

La figure de Macrocéphale s’allongea notablement. Le marquis tremblait d’avoir été reconnu à son tour.

Mais Bibandier, soit qu’il ignorât véritable-