Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/230

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L’obscurité se fit ainsi autour du berceau où Bibandier s’arrêta.

Il n’attendit pas longtemps. Une minute s’était à peine écoulée que les quatre complices arrivèrent l’un après l’autre.

Personne n’osait interroger.

— Eh bien !… dit Bibandier d’une voix étouffée, vous ne me demandez pas mon histoire ?

Il y avait quelque chose d’étrange et de solennel dans l’émotion suprême de ce bandit sans cœur, qui avait conservé si longtemps, en face du crime, sa froide et cynique gaieté.

En ce moment, tout son corps tremblait, il semblait prêt à défaillir.

— Que vous est-il donc arrivé ?… demanda enfin Robert.

Bibandier s’appuya chancelant contre le treillage du berceau.

— Elles sont mortes !… dit-il. Elles étaient bien belles toutes deux !… Maintenant elles sont mortes !

— Et personne ne vous a vu ?… demanda Macrocéphale.

— Mortes !… répéta le uhlan qui mit sa tête entre ses mains ; tandis que je chantais en les conduisant vers le trou, elles me regardaient toutes deux avec leurs yeux angéliques… Je les