Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/34

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ver à demi, et Madame, passant derrière elle, détacha les agrafes de sa robe.

Dans cette position où elle ne pouvait être vue, Marthe de Penhoël ne se contraignit plus. Ce sourire, retenu péniblement, qui éclairait naguère sa figure, faisait place à une tristesse morne et découragée.

La robe de Blanche portait en effet les traces du travail de la couturière ; mais ce n’était pas une fois seulement, comme elle le croyait, qu’on avait élargi sa robe. Trois plis manquaient derrière son corsage, trois plis, défaits un à un, et les deux premiers à son insu, par la propre main de sa mère.

Les agrafes, détachées, laissaient voir maintenant le corset. Entre les baleines du corset, il y avait un large espace vide.

— Fais vite, mère… j’étouffe…, murmurait l’Ange dont la respiration devenait de plus en plus pénible.

Les doigts de Madame tremblaient, tandis qu’elle cherchait à débrouiller le nœud du lacet.

— Vite ! oh ! vite ! je t’en prie…, disait la jeune fille haletante.

Les mains de Madame, maladroites et comme engourdies, serraient le nœud au lieu de le lâcher. Plus elle s’efforçait, plus le filet de soie