Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/36

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Le moule était brisé ; la taille de Blanche apparaissait déformée.

Les yeux de Madame se levèrent au ciel ; une larme roula sur sa joue. On eût dit qu’une pensée odieuse et toujours combattue entrait malgré elle dans son âme.

— Que fais-tu donc là, mère ?… demanda Blanche.

Madame essuya vivement sa paupière humide, et sépara doucement les beaux cheveux blonds de l’Ange pour lui mettre sur le front un baiser, rempli d’ardent amour.

— Je te disais bien, ma fille, murmura-t-elle, que ce ne serait rien… Les jeunes filles ont comme cela des malaises étranges… Il n’y faut plus songer.

Blanche lui rendait ses caresses, et disait :

— Bonne mère !… c’est toi, toujours toi qui me guéris et me consoles !… Sans toi, quand ces souffrances me prennent, j’aurais peur de mourir !

— Mourir !… répéta Marthe de Penhoël, qui s’assit auprès d’elle et l’attira sur ses genoux.

— Si tu savais !… reprit l’Ange ; autrefois, durant ma petite enfance, j’étais souvent malade… mais cela ne ressemblait point à ce que j’éprouve aujourd’hui… Tout à coup quelque