Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/94

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tendre, la charmante figure de Diane s’éclairait à son tour.

Elles aimaient toutes deux ; peut-être aimaient-elles bien plus qu’elles ne le croyaient elles-mêmes.

Il y avait déjà plusieurs minutes qu’elles étaient là, écoutant et tâchant de relier en se jouant les lambeaux de phrases qui tombaient jusqu’à elles, lorsque Étienne et Roger s’accoudèrent sur la balustrade de la terrasse. Les deux jeunes filles se rapprochèrent davantage de la muraille et se cachèrent parmi les touffes d’épines et de houx qui en masquaient les fondements. Dans cette nouvelle position, elles pouvaient tout entendre.

Aussi, lorsque Étienne annonça son départ pour Paris, un cri d’étonnement douloureux s’échappa de la poitrine de Diane.

Ce cri fut entendu par Étienne et Roger, qui se penchèrent vivement en dehors de la balustrade ; mais déjà les deux jeunes filles se perdaient derrière les branches du taillis.

Diane courait, entraînant maintenant sa sœur à travers les pousses des châtaigniers. On aurait pu croire qu’elle avait un but qu’il lui fallait atteindre à tout prix. Et pourtant elle ne savait pas où elle allait.

Cyprienne la suivait en silence.