Aller au contenu

Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 3, 1850.djvu/198

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
196
LES BELLES-DE-NUIT.

il en montrant son énorme mâchoire ; ché suis né tans les babiotes…, mon bère était pârpier… mon crand-bère il était aussi pârpier…, le bère de mon crand-bère…

— Et ainsi de suite, interrompit Blaise.

Ia, graff ! dit le soldat en se mettant au port d’armes.

Il se tut durant un instant, mais cette coïncidence qui faisait un même mot de son nom à lui et du titre du prétendu Portugais lui sembla probablement très-bouffonne, car ses deux grandes mâchoires s’ouvrirent de nouveau.

Ia, Graff !… répéta-t-il, fus êtes graff… moi ché suis Graff, burguoi je m’abèle Graff… mais fus c’est bârce que fus êtes graff…, fus gombrenez ?

— Parfaitement…, dit Blaise.

Robert se frappait le front et perdait le fil de ses calculs.

— En besogne ! s’écria Bibandier qui apportait une main de papier à papillotes.

Il s’assit devant la glace, et Graff s’empara de sa tête poilue.

Tout en maniant la chevelure épaisse et rude de M. le baron, l’Alsacien répétait entre ses dents :

— Si ché gonnais lés babiotes ! Mon bère était pârpier… mon crand-bère…