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Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 3, 1850.djvu/220

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LES BELLES-DE-NUIT.

vous, avec une précision rigoureuse… Tu ris, maître Bibandier, et toi, Blaise, tu n’y vois goutte !… Mais si vous vouliez prendre la peine de lire mon livre d’un bout à l’autre…

Les deux gentilshommes firent un geste d’effroi en regardant le monstrueux registre.

— Américain, dit Bibandier, tu tiens ton affaire ! voilà le véritable argument des arguments… Emporte avec toi ton registre et dis à Montalt : « Milord, lisez ou payez !… » Je veux que le diable m’enlève si tu t’en reviens les mains vides !

Robert n’était pas en train de goûter la plaisanterie.

— Puisque je vous dis, s’écria-t-il en frappant du pied, que c’est une combinaison certaine !… La ferme des jeux fait sa fortune avec un misérable surcroît de chance de un dix-neuvième… Savez-vous quelle est notre chance, à nous ?… Un sixième et quelque chose, messieurs, presque un cinquième !

Bibandier le regarda d’un air étonné.

— Ah çà !… murmura-t-il, est-ce que l’Américain, à force de mentir aux autres, serait arrivé à se tromper lui-même ?… Ce serait très-fort… Messieurs, si vous avez encore quelque chose à dire, faisons remplir les bols, car nous sommes à sec.