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Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/155

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CHAPITRE X.

— Et moi donc !…

— Et tu ne le disais pas, pauvre sœur… Il n’y a jamais que moi à me plaindre !

Diane l’entoura de ses bras et la baisa au front. Puis elle se renversa sur le dos de son fauteuil.

Son regard souriant fit le tour de la chambre.

— Comme tout cela est beau ! murmura-t-elle.

— Oh ! dit Cyprienne, la chambre de Lola que nous admirions tant à Penhoël n’était rien auprès de ces belles choses !

— Voilà le Paris que nous avions deviné !… reprit Diane dont les grands yeux noirs se voilèrent de rêverie. Te souviens-tu de ce que disaient nos livres, ma sœur ?… et de ce que nous disions dans nos longues promenades au bord du marais ?… Nous voyions des richesses pareilles et bien d’autres enchantements !… Et il nous semblait que nous étions déjà au milieu de toutes ces merveilles… assises dans un salon tout de velours et d’or, comme celui-ci… ou demi-couchées sur le gazon, rempli de fleurs et de lumières…

— Je m’en souviens, ma sœur…

— Petites folles que nous étions ! C’est que nous en perdions l’esprit !… Moi, d’abord, je voyais cela comme je te vois…