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Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/270

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LES BELLES-DE-NUIT.

yeux timides, et le vicomte la provoquait d’un regard de feu.

Ce fut ce dernier qui reprit encore :

— Vous sentez bien, madame la marquise, que pour en arriver au point où nous en sommes, il a fallu jeter hors de notre cœur toute hésitation et toute crainte… Nous vous aimons tous les deux d’un amour irrésistible et absolu… Il faut que l’un de nous soit heureux… et nous venons vous prier de faire votre choix.

La marquise eut un sourire d’ironie.

— Madame, reprit le vicomte Édouard avec un sourire plus respectueux, je vous supplie de vouloir bien peser mes expressions… J’ai dit : « Il le faut. »

— De sorte que, en tout ceci, répliqua la marquise qui se redressa, ma volonté ne compte pour rien…

— Si fait, madame… J’ai eu déjà l’honneur de vous dire que vous pouviez choisir entre nous deux.

— Vous êtes fous ! dit sèchement Lola, et je vous invite à vous retirer, messieurs.

Le vicomte roula un fauteuil jusqu’auprès de la marquise, et lui baisa révérencieusement le bout des doigts en la contraignant à s’asseoir.

— Ce n’est pas votre dernier mot…, dit-il