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Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/273

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CHAPITRE XVI.

les points, pouvait constater que les deux frères perdaient leur avantage.

Édouard fut quelque temps avant de répondre.

— Madame…, dit-il en prenant un petit ton dégagé, il est évident que nous devrions tomber à genoux et vous rendre grâce… Mais que voulez-vous ? Nous sommes des enfants gâtés… nous avons mis dans notre tête, — mille pardons de vous dire cela, madame la marquise, — que l’un de nous ne sortirait point cette nuit de votre chambre à coucher… Coûte que coûte, il faut que cela soit !

Lola fronça le sourcil.

— Ainsi, monsieur…, dit-elle, vous ne voulez pas m’obéir ?

— Nous vous en offrons nos excuses à genoux, madame…

Lola fit un pas vers la cheminée.

— Il faut donc que je finisse par où j’aurais dû commencer ! murmura-t-elle ; je vais appeler mes gens…

Loin de chagriner nos deux petits Faublas, cette nouvelle tournure que prenait la scène sembla leur causer un plaisir évident ; chacun d’eux eut grand’peine à comprimer le triomphant sourire qui voulait épanouir sa lèvre.

D’un bond, le vicomte Édouard s’était placé entre la marquise et la cheminée.