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Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/272

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LES BELLES-DE-NUIT.

doute en bas pour vous féliciter de votre vaillance… Allez les rejoindre, messieurs ; vous en avez fait assez pour ce soir… Mais je suis curieuse… Combien aviez-vous parié, M. le vicomte ?

— Un pari, madame !… Sur notre honneur…

La marquise se leva.

— Ne vous parjurez pas, messieurs, reprit-elle ; vous êtes venus ici pour faire ma conquête… Vous avez réussi… Seulement, je vous trouve charmants tous les deux… et, dans une affaire aussi grave, il me faut du temps pour opérer mon choix.

Le vicomte et le chevalier se regardèrent à la dérobée. Ceci était un méchant coup fort malaisé à parer.

— Ne croyez pas que je plaisante !… poursuivit la marquise avec un sourire tout aimable ; revenez demain… après-demain… quand vous voudrez… ma maison vous sera toujours ouverte.

Les deux frères restaient immobiles et muets.

— Eh bien !… fit la marquise, est-ce être trop exigeante que de vous demander quelques heures de délai ?

— Notre amour…, commença le vicomte.

— C’est convenu !… votre amour est fougueux, entraînant, incomparable !… Mais j’ai sommeil, messieurs, et je vous prie d’avoir pitié de moi.

La chance tournait. Thérèse, qui marquait