grabat… Cette harpe qui est seule maintenant, parce que vous avez vendu l’autre, je parie…
— Madame !… dit encore Diane.
La principale locataire prit ses deux mains qu’elle joignit avec celles de Cyprienne :
— Je vous assure que je vous aime, mes pauvres enfants !… prononça-t-elle d’un accent pénétré ; ayez confiance en moi, je vous supplie !… Je suis plus vieille que vous… J’ai plus d’expérience… Laissez-moi vous sauver !
Ce n’était pas la première fois que madame Cocarde parlait ainsi. Diane et Cyprienne avaient leurs raisons pour suspecter la franchise de ses paroles ; et pourtant, telle est la confiance de cet âge, que les deux jeunes filles relevèrent sur la principale locataire leurs regards émus et presque crédules.
— Des robes d’indienne en plein hiver, reprit madame Cocarde, pas de feu !… à peine une misérable chandelle… et pour soutenir ces jolis corps si délicats, si charmants, une nourriture grossière… peut-être insuffisante…
Elle sentit frémir la main de Cyprienne.
— N’est-ce pas ?… poursuivit-elle, insuffisante ?…
— Oh !… murmura Cyprienne, par grâce, ne nous parlez plus de tout cela, madame ; si vous saviez ce que je souffre !…