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LES BELLES-DE-NUIT.

tantôt se demandant qui avait consommé la ruine de Penhoël.

La pensée de Robert de Blois lui venait alors à l’esprit, car il se souvenait d’avoir ressenti, dès l’abord, pour cet homme, une répugnance instinctive. Mais une autre image se présentait bien vite à son esprit, et laissait Robert au second rang.

Le coupable devait être Pontalès, l’ennemi héréditaire, le vieux spoliateur de sa famille…

Robert devina la pensée qui était dans l’esprit de Vincent.

— Vous refusez de prendre ma main, M. de Penhoël ?… dit-il en mettant de côté son sourire. Après si longtemps, vous rappelez-vous donc encore les petites discussions que nous avons pu avoir autrefois en Bretagne ?… J’en serais fâché, monsieur, car j’ai gardé au fond du cœur une reconnaissance sincère à votre famille… S’il était permis de parler ainsi, je dirais même que je crois l’avoir prouvé jusqu’à un certain point… et en vous trouvant ici, dans une situation que je ne m’explique pas, j’avais l’espoir que vous me fourniriez l’occasion de vous rendre un service.

Vincent baissa les yeux et garda le silence.

M. de Penhoël, reprit Robert, je n’ai point de comptes à vous demander… Vous