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CHAPITRE XIX.

qui semblait faire sur lui-même un douloureux retour, c’est ainsi qu’est le cœur.

— Après deux mois de recherches, reprit encore Vincent, deux mois de misère et de souffrances, le coupable avait enfin retrouvé sa victime… il allait tomber à ses genoux et lui donner sa vie tout entière… lorsqu’un misérable est venu enlever la jeune fille !… Savez-vous le nom de ce misérable, milord ?…

— Comment le saurais-je ?… demanda Montalt.

Vincent fit peser sur lui son regard dur et perçant.

— Ne me mentez pas !… dit-il tandis que le nabab se redressait instinctivement devant cette insulte ; c’est vous qui l’avez fait enlever, milord !… je le sais… j’en suis sûr !… Et voici comment je paye ma dette envers vous. Je vous dis : Rendez-moi ma fiancée… rendez-la-moi telle qu’elle est entrée dans votre hôtel… Je vous croirai, si vous m’affirmez sur l’honneur qu’il en est temps encore.

Le nabab tombait de son haut, car il ignorait complétement l’expédition nocturne, faite, à l’aide de sa voiture et de ses nègres, par MM. Édouard et Léon de Saint-Remy.

— Je vous tiens compte de vos bons sentiments à mon endroit, M. Vincent, dit-il sans