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CHAPITRE XXI.

deux heures auparavant et carillonné comme deux diables à la porte de madame la marquise.

Elles montèrent tout droit à ce grenier inhabité qui était séparé par une cloison du misérable asile de Penhoël.

Le jour était clair déjà, et pourtant, à travers les fentes de la cloison, Cyprienne et Diane ne purent rien distinguer, parce que la lumière arrivait bien tard dans le grenier de la famille, éclairé seulement par une étroite croisée à charnière, dont le carreau unique était tout noirci de poussière.

Ils dorment encore…, murmura Diane ; ne les réveillons pas.

Et Cyprienne ajouta :

— Descendons à notre chambre… nous remonterons dans quelques minutes.

Quand elles rentrèrent dans la petite mansarde aux murailles grises et nues, où elles avaient tant pleuré, les pauvres enfants, leur cœur bondit de joie.

Les jours de misère étaient passés ; ceux qu’elles aimaient tant allaient enfin être heureux.

Ce plaisir qu’on éprouve, au moment du bonheur, à revoir les lieux où l’on a souffert, elles le ressentaient dans toute sa plénitude.

Et que leurs souvenirs de la veille leur appa-