Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 1.pdf/159

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Puis il ajouta sans relever les yeux :

— Qu’est-ce que c’est que les Cinq ?

Le Poussah ôta sa pipe de sa bouche.

— Tiens ! tiens ! fit-il. Moi qui croyais que vous veniez ici pour ma locataire aveugle ! La Tartare ! Encore une vieille connaissance, dites donc ? Et votre belle petite mademoiselle d’Aleix venait la voir bien souvent au printemps dernier… Parole d’honneur ! c’était pour vous que j’avais donné congé à la bonne femme, et je croyais que vous me feriez un cadeau d’amitié, mon voisin, pour cette attention-là.

— Qu’est-ce que c’est que les Cinq ? répéta le comte. Vous serez payé comme il faut.

Le gros homme haussa les épaules et répondit :

— Mauvaise piste ! Vous courez la petite bête. Les Cinq sont des viveurs, devenus sauteurs, puis escamoteurs et qui finiront voleurs. Laissez ma clientèle tranquille, voisin, ça ne vous regarde pas.

— Il y a parmi les Cinq deux personnages…

— Mœris et Moffray ? Mauvaise piste. Quand vous voudrez, je vous les donnerai tout cuisinés à cent sous les deux… et, pour la peine, vous me direz où vous avez fourré M. le marquis de Sampierre, eh ? ça va-t-il ?

Pernola repartit avec beaucoup de calme :

— Mon malheureux parent et ami, tout le monde sait cela, est à Bellevue, maison de santé du docteur Raynaud.

— Vous êtes sûr ?… prononça tout bas le gros homme dont les yeux étaient fermés à demi. Eh bien !