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Vers sept heures et demie, le soldat du père Preux ouvrit la fenêtre au second étage de la « grande maison. » Il regarda, puis le père Preux lui-même vint s’accouder sur l’appui en camisole de molleton et en bonnet d’indienne, avec sa pipe dans la bouche.

Un murmure, où il y avait du respect, s’éleva dans la cohue.

— Le Poussah ! disait-on.

— Monsieur le principal.

— C’était juste sous sa fenêtre, pourtant il aurait dû entendre ou voir !

— Il va nous dire du moins ce qu’il faut faire.

— Qu’est-ce qu’il y a donc, mes brebis ? demanda l’homme puissant dont la corpulence tenait toute la largeur de la croisée.

La foule s’écarta à droite et à gauche pour lui montrer le cadavre.

— Tiens ! tiens ! fit le Poussah. ah ! par exemple ! un vilain atout ! Il a l’air d’avoir son compte… Vous qui avez des jambes, allez chercher la garde, mes enfants, qu’elle fasse son état.

Ce fut tout. Le soldat referma la croisée, pendant que papa Preux se remettait au lit, pensant :

— Ce bêta de Fiquet ! au lieu de mordre, il a été mordu : c’est drôle !