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le no 2. Comme cela, nous y sommes ! Nous nous occuperons à tables des nos 1 et 5, qui brillent par leur absence… Voyons messieurs, pourquoi cet air désolé ? Vous avez soif, vous avez faim, on va vous servir à manger et à boire. C’est un conte de fée, vraiment. Passez au salon et reprenez votre gaieté : qui sait ? Peut-être que la fée a besoin de vous, et va vous combler des plus riches présents.

Ils saluèrent avec empressement et prirent la porte qu’elle leur montrait en souriant.

Moffray n’ôta son second bas que dans l’escalier.

— Elle nous connaît, dit-il, et elle se moque de nous !

— Qui diable ça peut-il être ? demanda Mœris. Une femme du monde ?

— Ou une cocotte ? répliqua Moffray.

Mylord ne disait rien.

Mœris avait repris pour un peu son air terrible.

Caspita ! gronda-t-il. J’aimerais mieux avoir affaire à une douzaine d’Indios bravos ! Tomber sur une femme ou dans un guêpier, c’est la même chose ! En tous cas, nous ne tarderons pas à savoir ce que c’est que celle-là, puisqu’elle soupe avec nous… Ça commence drôlement tout de même.

Au salon qu’ils trouvèrent éclairé, Mœris et Moffray s’installèrent devant les glaces pour réparer le désordre de leurs toilettes. Mylord, des pieds à la tête, était en ordre. Il se plongea dans un fauteuil.

Au bout de dix minutes on entendit un pas léger dans le vestibule.