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— Mathématique ! interrompit Moffray.

Mylord leva le doigt pour réclamer le silence. Littéralement, il buvait ces sages paroles.

Mme Marion continua :

— J’exigerai de vous deux choses : obéissance complète, confiance absolue. Vous suiviez des quantités d’affaires impossibles ou véreuses ; à dater d’aujourd’hui, vous n’avez plus qu’une affaire…

— Il faut vivre, objecta Moffray.

— Vous ne vivez pas, prononça sèchement la châtelaine.

Moffray fit un geste de méchante humeur. Dans sa barbe, Mœris, roi des forêts vierges, n’avait pas l’air content.

Au contraire, les yeux limpides de Mylord exprimaient une satisfaction réfléchie.

— Moi je suis prêt, dit-il. Je devine une vraie campagne. C’est ce que Jos. Sharp appelait une machine de philosophie régulière !

— C’est un drame, répliqua la châtelaine, et aussi une comédie ; le scénario en est combiné avec soin. Rien n’y manque. Les premières scènes, celles que je pouvais jouer moi-même et toute seule, au moyen des artifices connus au théâtre, tels que changements de noms, travestissements, etc., ont déjà réussi, comme cela devait être. J’arrivais justement à l’heure où le besoin d’acteurs nouveaux se faisait sentir ; vous voilà, je vous engage : préparez-vous à faire votre entrée.

— Nous demandons à voir nos rôles, dit Mœris.