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gnage de celui qui était encore un vivant, car c’est le propre récit de Arregui que je mets ici sous vos yeux.

Je continue :

Le placer était situé à deux lieues du fleuve, dans une clairière aride où la dent du roc perçait partout sous la terre desséchée. C’était le commencement de la montagne qui allait s’élevant peu à peu, et dont on apercevait les crêtes neigeuses à une large distance.

La Française conduisit ses compagnons dans la direction de la montagne. Après une heure de marche, on arriva dans une gorge étroite. L’une des parois de ce défilé était coupée à pic et sa base disparaissait derrière les broussailles.

La Française s’arrêta ; elle dit : « C’est ici. »

Elle dérangea quelques branches épineuses et découvrit l’entrée d’une excavation.

Les aventuriers armèrent leurs carabines. Arregui cria :

— Rendez-vous, Jean de Tréglave, ou vous êtes mort !

Personne ne répondit à l’intérieur. On entra. Jean de Tréglave dormait, roulé dans son manteau.

C’était un sommeil profond, car on le garrotta sans l’éveiller ; on l’assujettit sur un cheval, et il ne s’éveilla pas davantage.

La Française dit en manière d’explication :

— Il ne m’aurait pas laissé sortir. C’est moi qui ai versé du laudanum dans sa gourde.

Elle ajouta :

— Les Apaches méprisent l’or et n’en sauraient que