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rendait avec usure les diableries qu’elle venait de prodiguer à la pauvre marquise.

Le cou de Mylord montrait une longue cicatrice semi-circulaire et que nous ne pouvons mieux décrire qu’en la comparant à la trace laissée par un couperet de guillotine, employé à rebours, c’est-à-dire ayant frappé l’homme, renversé, le visage en l’air.

Ç’avait dû être une horrible blessure et l’on pouvait s’étonner de voir vivante la personne qui avait reçu un pareil coup.

Mais ce n’était pas une bien grosse cicatrice, ni surtout bien profonde. Dans toute son étendue la plaie s’était refermée presque hermétiquement, formant une fine couture. Au centre, seulement, non loin du nœud de la gorge, deux traces restaient beaucoup plus marquées.

Une idée traversa l’esprit de Laure. Certains mendiants sont peintres et se font des blessures à la détrempe qui sont de purs chefs-d’œuvre. Mylord avait entendu tout ce qui s’était dit dans le petit salon pendant la séance de somnambulisme, Laure en était sûre. Il savait donc désormais, que pour tout acte de naissance, Domenico de Sampierre n’avait que la trace de cette plaie si facile à reconnaître…

Laura mouilla le bout de son doigt et frotta bien doucement la blessure…


FIN DU PREMIER VOLUME