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la plus douce, pour me trouver en présence de la noble Maria Paléologue ?

— Oui, lui fut-il laconiquement répondu.

— Ne me sera-t-il point permis de reconnaitre par moi-même cette ressemblance de famille qu’on dit si frappante ?

— Non, interrompit Laura-Maria.

Elle ajouta en ouvrant la porte grande :

— Ce qu’il vous importe de voir, le voici. Regardez.

La lumière de la lampe tombait sur les traits livides du vicomte Jean. Pernola eut un mouvement de femmelette effrayée.

Laura-Maria referma la porte.

Pernola, presque aussi pâle que ce mort qui gisait entre ses draps sanglants, atteignit son portefeuille et y prit un paquet de billets de banque qu’il tendit à Maria. Celle-ci les compta d’une main très-ferme et dit :

— J’ai demandé cent mille francs. Ceci n’est qu’un misérable à-compte. Quand vous aurez tout payé, vous ne serez pas quitte encore.

Elle indiqua du doigt la sortie, et le joli petit comte prit congé avec toutes les marques du respect le plus soumis. Dans l’escalier ses dents claquaient.

Maria rentra et s’approcha du docteur Strozzi avec qui elle échangea quelques paroles à voix basse. Laurent de Tréglave restait abîmé dans sa douleur ; il n’avait rien vu.

Tout à coup, il tressaillit et se retourna. La voix de Maria venait de s’élever dans le silence. Elle disait :

— Docteur Strozzi, écoutez-moi : je dors et je suis