Aller au contenu

Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 2.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Vous n’avez jamais entendu parler des Cinq ? demanda brusquement Pernola.

— Jamais, répondit le marquis. Qu’est-ce ?

— C’est une Société régulièrement instituée pour exploiter le malheur de votre situation et l’incapacité… la crédulité, si vous voulez, de Mme la marquise. Cette entreprise n’est du reste pas la seule. On fonde des compagnies autour de vous comme si vous étiez un champ d’or ou un bassin houiller. Ces Cinq ont cela de particulier que leur association commerciale est une métamorphose. La semaine dernière, ils étaient encore une bande de voleurs vulgaires. Le changement s’est fait grâce à l’adjonction de quatre membres nouveaux qui sont les deux agents d’affaires de Domenica Paléologue, sa somnambule et son fils.

— Son fils ! répéta M. de Sampierre, qui fît un bond sur son fauteuil. Le fils de qui ? de la somnambule ?

— Non pas, le fils de Domenica.

— Par le corbac ! s’écria le marquis dont les yeux flambèrent, prenez garde à vous, Battista ! ne jouez pas avec moi !

— Plus bas ! fit le comte ; je ne suis pas bien sûr que nous soyons ici à l’abri de l’espionnage. Tout dévouement humain a des limites. Je suis las de vous servir malgré vous. Dites-moi seulement : « Cousin, je ne veux pas vous entendre », et je prends mon passeport pour notre chère Sicile où je vivrai heureux dans le calme de la médiocrité.

M. de Sampierre hésita.

— Je vous avais défendu… dit-il.