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Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 2.djvu/307

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visiteurs. Sachez d’eux le plus que vous pourrez, et vite, car vous n’avez pas beaucoup de temps.

Ils étaient dans la salle à manger. Le regard de Mylord furetait comme s’il eût cherché quelque chose.

— Voilà ! fit-il en apercevant le timbre d’appel qui était sur le buffet, ce sera le signal ; quand vous entendrez tinter, vous sortirez vivement en disant à vos hôtes : « Excusez-moi, je suis à vous dans un instant. »

Il poussa Laura vers la porte du boudoir, dont il tourna lui-même le bouton.

Nous connaissons déjà la « chambre ronde » où « sans fenêtres », et nous savons que c’était un débris des temps joyeux où la finance luttait de bonne humeur avec la noblesse. Ce charmant réduit faisait contraste avec le reste de la maison bâti bourgeoisement.

La coupole, percée par un ciel à jour d’où tombait la lumière, était ornée de peintures galantes, ainsi que les lambris.

Vis à vis de la porte, ouvrant sur la salle à manger, et qui avait dû être unique, dans l’origine, une autre porte, plus récemment percée, communiquait avec le billard.

Édouard et princesse Charlotte attendaient en ce lieu.

En entrant, Laure crut voir la porte qui faisait face (celle du billard), trembler ; mais c’est là un effet pneumatique qui se produit fréquemment dans les chambres bien closes.

Laure n’y aurait point pris garde, si elle n’eût remarqué les regards de Charlotte et d’Édouard, précisément dirigés sur cette porte.