Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 2.djvu/33

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primait la crédulité ; non, il avait tout uniment dans les yeux cette indifférence parfaite de l’observateur par état qui a fait sa question, qui a reçu sa réponse et qui dort là-dessus.

Laure interrogea la pendule qui marquait deux heures et demie.

— Je serai brève, dit-elle, le temps me presse désormais… Vous permettez ?

Elle sonna, Hély se montra et reçut l’ordre de faire atteler sur-le-champ, après quoi Laure reprit :

— Il y a deux choses très distinctes : d’abord l’affaire de madame la marquise dont je vous parlais aussi dans ma lettre. Je n’ai pas à vous expliquer le problème qu’on veut résoudre à l’hôtel de Sampierre, Paris tout entier le connaît.

Il a été fait, on peut le dire, des efforts immenses, mais très mal dirigés et qui ont abouti à néant. La seule indication féconde a été fournie par Maria, ma pauvre sœur : Domenico de Sampierre existait en septembre 1862 ; il était aux mains de Laurent, cadet de Tréglave, et tout porte à croire qu’à cette époque ils ont tous les deux changé de nom.

M. Chanut écrivait, Laure continua :

— Je suis autorisée à vous dire que si vous trouviez la trace de M. de Tréglave et du jeune comte Domenico, vous seriez riche.

— Ce qui signifie en chiffres ? demanda Chanut.

— Je garantis une somme de cinquante mille francs et vous pouvez marchander.

— En vingt ans, dit Chanut, j’ai mis de côté à peu