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Ils venaient de quitter l’escalier du premier étage où Pernola s’était engagé avant eux.

L’ordre avait été donné d’introduire les membres du conseil de famille, à mesure qu’ils se présenteraient, dans l’ancien appartement de M. le marquis de Sampierre, situé à la suite de celui de Domenica.

C’était là que Pernola se rendait, sur l’ordre de la marquise.

Au moment où Mœris et Moffray passaient devant l’antichambre de cette dernière, la porte s’ouvrit et une femme en toilette de bal se montra sur le seuil.

— Madame Marion ! s’écrièrent-ils en même temps.

— Vous vous trompez, messieurs, dit Laure. La personne dont vous parlez a eu une fin malheureuse et prématurée.

Elle déplia une mante qu’elle portait sur le bras et la jeta sur ses épaules.

Mœris et Moffray se mirent à rire en l’aidant à draper les plis de la soie.

— Nous avions deviné cela, dit Moffray. C’est un jeu d’enfer qui se joue ici, savez-vous !

— Vous êtes joueurs, répliqua Laure sèchement. Êtes-vous beaux joueurs ?

Sa voix était dure comme celle des fiévreux.

Elle prit le bras de Mœris et dit à Moffray :

— Suivez-nous.

— Nous allons ?… demandèrent-ils.

— Au jeu… et vous l’avez dit : un jeu d’enfer !