Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 2.djvu/400

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Moffray se saisit du bras gauche, Mœris s’empara des jambes. Pendant cela le Poussah, prenant le poignet droit, passa la main de Pernola dans les nœuds de la cordelette, de telle façon que le pouce fût replié et serré comme l’est le cou de l’oiseau arrêté par le piège.

Il donna en même temps deux ou trois tours de clef.

La poitrine du patient gronda.

no 5, dit Mylord, dénouez le haillon, pour que mon cousin puisse nous fournir le renseignement que nous attendons de son obligeance.

Laure se leva et lâcha le nœud du mouchoir.

— Madame ! oh ! madame ! s’écria aussitôt le malheureux Italien : ayez pitié de moi !

— Plus bas ! ordonna Mylord qui se plaça auprès de lui, le revolver armé à la main. Ceci tiendra lieu de bâillon. Au premier cri, mon cousin, je vous fais sauter la cervelle.

Puis, imitant l’accent de Sicile :

Alla rafanetta signor Poussah ! dit-il : Un’ rafano ! (un cran).

Le père Preux donna un tour à la clef.

Tout le corps du patient fut secoué par une convulsion.

— Voulez-vous nous dire où vous avez caché le bien volé ? demanda Mylord dont le revolver touchait presque la tempe de Pernola.

Celui-ci ne répondit point.

Un’ rafano !

La clef tourna. La sueur ruissela sur le front du patient.