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Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 2.djvu/401

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— Voulez-vous parler, mon cousin ?

Pas de réponse.

Un’ rafano !

Les paupières de Pernola se bordèrent de rouge.

— Nom de nom de nom ! dit le Poussah qui avait aussi le visage inondé, ne vous entêtez pas, voisin. J’en ai mal jusque sous les ongles !

Mœris et Moffray, blêmes tous deux, tressaillaient aux mêmes convulsions que le patient Laure se cachait le visage à deux mains.

Mylord seul gardait toute sa tranquillité. Sur ses traits pas un plan ne bronchait.

Un’ rafano ! commanda-t-il encore de sa voix sèche et froide.

Le tour de clé ne s’acheva pas. Le pouce craqua et la cordelette se détendit.

Pernola, qui pleurait du sang, ouvrit la bouche pour lancer le cri de son atroce souffrance, mais le froid du pistolet toucha sa tempe.

— Voulez-vous parier, mon cousin ?

Et comme Pernola ne répondait point encore, Mylord reprit :

— Essayons avec l’autre main.

Cette fois, un râle sortit de la gorge du patient. Sa tête tomba comme un plomb sur sa poitrine.

Le misérable homme était vaincu.

— Je parlerai ! prononça-t-il d’une voix étranglée.

Asseyez-le sur le lit ! commanda Mylord, et qu’on le panse !… Mon cousin, nous vous attendons.

— Dans le corridor, ici près, balbutia Pernola dont