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Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 2.djvu/415

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menaçant, de ne jamais me parler de la blessure, ni de ma tête penchée si vous voulez vivre longtemps !

Le marquis baissa les yeux d’un air pensif.

— Si l’enfant vit, murmura-t-il, c’est ainsi qu’il doit parler. L’autre ne mentait pas bien… mais je l’aurais aimé.

Il n’y avait d’autre émotion sur ses traits qu’un reste de surprise, et sa pensée travaillait froidement.

— Alors, reprit-il, vous avez mis à mort Giambattista ? C’est affaire entre vous et la loi. Que voulez-vous de moi ?

— Je ne veux rien de vous, répondit Mylord, je veux tout de mon droit. Les membres de votre conseil sont assemblés. Je vais me faire reconnaître. Venez avec moi si vous voulez.

M. de Sampierre sembla hésiter.

— J’étais accoutumé à Giambattista, murmura-t-il sans souci d’être entendu. L’autre imposteur l’avait accusé aussi de vouloir m’assassiner… et princesse Charlotte lui attribue la mort de Roland. Je ne sais pas ce qu’il faut croire. Il venait de Sicile… Son idée pour le notaire Rondi était bonne.

Il passa la main sur son front et ajouta :

— Est-il bien mort ? je voudrais le voir.

Mylord répondit :

— Venez, c’est votre route.

Il prit le flambeau qui était sur la table et sortit. M. de Sampierre le suivit.

Ils traversèrent ensemble le vestibule et les deux pièces dont il a été parlé : la chambre de Pernola et