Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/10

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blable à celle de la corne, prirent tout à coup un étrange éclat.

— Il ne faut pas envier mon ami Vincent, murmura-t-il. Mon ami Vincent a un rude ouvrage.

En même temps, il tourna le bouton de la porte.

Au bruit que fit la sonnette d’alerte quand la porte s’ouvrit, une toute jeune fille aux yeux brillants et grands jusqu’à paraître disproportionnés, à la taille déjà riche et d’une souplesse un peu lascive, au front rieur, inondé par un torrent de boucles soyeuses, plus noires que l’ébène, s’élança hors d’une chambre voisine et atteignit d’un bond le vieillard, qui fit semblant d’avoir peur de tant de pétulance.

— Quelque jour, dit-il, tu me casseras, Fanchette, ma chérie !

Mlle Francesca est agile et belle comme la tigresse du Jardin-des-Plantes, ajouta Lecoq, qui salua.

— Est-ce que je t’ai fait mal, grand-père ? demanda l’éblouissante créature qu’on appelait ainsi Francesca et Fanchette.

— Jamais, fillette : tes mains, tes yeux, ta voix, ton sourire, tout en toi est plus doux que velours.

Fanchette le baisa sur les deux joues, et dit en se tournant vers Lecoq :

— Vous le faites trop travailler. Dînez-vous à la maison ? Je ne le suppose pas, car M. Vincent Car-