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Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/11

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pentier est au salon. Je l’aime bien celui-là, à cause de son bijou de petite fille, Irène, quel joli nom !

Leeoq lui avait cédé le bras du colonel, qui murmura en riant :

— Tu as des façons d’inviter qui mettent les gens à la porte, mignonne ; mais tu dis vrai ; l’Amitié n’aurait pas pu rester aujourd’hui.

— Congédié deux fois, s’écria celui-ci avec une gaieté forcée. Vous n’avez rien à me dire, patron ?

— Rien, bonsoir !

— Ah ! si fait ! se reprit le colonel en abandonnant brusquement le bras de Fanchette. Va, mignonne, et fais servir le dîner. Servirais-tu bien de maman à cette petite Irène si… si…

Il prononça ce monosyllabe par deux fois.

Fanchette s’était arrêtée et ses grands yeux se fixaient sur lui.

— Il y a des gens, reprit le vieillard d’un ton compatissant, qui semblent bien portants et qui ont des maladies mortelles.

Les sourcils froncés de Leeoq se détendirent. Le colonel venait d’échanger avec lui un regard.

Fanchette s’écria en joignant les mains :

— Comment ! quelle maladie ! Ma petite chérie resterait orpheline !…

— Pas un mot à Vincent ! ordonna le colonel avec