Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/106

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— Il me ressemble de cœur, surtout : il aime ce que j’aime.

Irène lui rendit le médaillon en rougissant.

— Cette année, reprit Marie-de-Grâce comme pour rompre l’entretien, vous ne serez plus seule avec votre père. L’ami de votre enfance est revenu.

— Oui, répondit Irène, Reynier est revenu, et j’en suis bien heureuse.

— Vous pourrez causer italien avec lui, puisqu’il arrive de Rome.

— Oui, fit encore Irène, mais avec distraction cette fois, je serai contente de me retrouver près de Reynier, bien contente…

Elle n’acheva pas. Sa tête s’inclina pensive.

En ce moment, Vincent Carpentier tourna le coude de l’allée.

Il allait à pas lents et paraissait perdu dans ses réflexions.

Ce fut Marie-de-Grâce qui l’aperçut la première. Elle porta vivement la main à son voile qui retomba.

Mais si rapide que fût ce mouvement, le regard de Vincent, errant au hasard, l’avait devancé.

Il y eut comme un choc, Vincent s’arrêta stupéfait. Le rouge lui monta aux joues.

Marie-de-Grâce, qui s’était levée, déposa un baiser sur le front d’Irène et lui dit :