Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/109

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— Dirait-on cela ? fit-il en essayant de sourire. C’est tout le contraire. Je croyais connaître toutes les figures de la maison, et en voici une que je n’avais jamais aperçue. Cela m’a étonné, et c’est bien simple. Y a-t-il longtemps qu’elle est avec vous ?

— Un mois, à peu près.

— Je suis venu bien des fois depuis un mois. Quel est son service ?

— Oh ! repartit Irène, comme si la question eût été malséante, elle n’a pas de service. Un service ! Marie-de-Grâce ! par exemple !

— Quel est son titre ?

— On l’appelle mère assistante ; mais cela ne veut pas dire qu’elle soit au-dessous de madame la supérieure ; elle n’est au-dessous de personne.

Pendant que ces premières répliques étaient échangées, la physionomie de Vincent Carpentier exprimait un intérêt assez vif, mais la préoccupation qui semblait ne l’abandonner jamais reprit bientôt le dessus.

— On lui a donné, continua Irène avec une certaine emphase, le logis des dignitaires ; sa chambre est celle où couche Mme la supérieure générale quand elle vient en inspection d’honneur.

— Ah !… fit Vincent, qui se mit à jouer avec les cheveux de l’enfant. Tu te portes bien, sais-tu ? Je suis content de toi.

Irène pinça ses belles lèvres roses.