Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/120

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Je sais de bons petits écoliers, destinés peut-être à étonner le monde par leurs triomphes ultérieurs, qui se croiraient déshonorés s’ils ne débraillaient pas quelques haillons écarlates autour de leurs barbiches, au milieu d’un désordre très laid, quoiqu’il soit un effet de l’art.

Il y a de l’enfant dans l’artiste.

Tel plâtre de dix centimes peut acquérir une valeur inestimable, si le temps, le poêle et l’absence de tout plumeau l’ont souillé comme il faut.

C’est inouï ce qu’on peut obtenir de couleur avec un sou de fumier en poudre !

Reynier n’était pas costumé comme un notaire ; il avait le sans-gêne de son état et la propreté de tout le monde : j’entends de tous ceux qui ne regardent point l’eau comme un outrage, réservé aux seuls bourgeois.

Son atelier présentait un aspect heureux. L’ordonnance en était ménagée selon une très remarquable science de disposition. L’avenir y planait tout souriant de promesses.

J’ai mieux aimé risquer ce mot que de décrire, car, pour le présent, il n’y avait qu’un certain nombre d’esquisses, bonnes à voir, mais ne dépassant pas les limites d’un talent d’élève, et une douzaine d’études peintes à Rome, qui ne pouvaient rendre témoignage qu’à l’œil d’un connaisseur.

Tout au fond de l’atelier, sur un chevalet d’assez