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au lecteur juste ce que Reynier en savait lui-même.

En arrivant de Rome quelques mois auparavant, il s’était installé tout de suite dans l’atelier de la rue de l’Ouest, choisi par M. Carpentier en personne.

Vincent Carpentier l’avait reçu comme un fils chéri, mais ne l’avait point engagé à prendre domicile dans son hôtel, où, du reste, les bureaux et ateliers tenaient beaucoup de place.

Comme architecte du « monde élégant, » Vincent était tout à fait lancé.

À la rigueur, il aurait pu trouver pour Reynier une demeure moins éloignée. Les artistes abondent au nord de Paris comme du côté du Luxembourg, mais Vincent s’était montré fort entiché des avantages offerts par l’atelier de la rue de l’Ouest, qui était, en effet, pourvu de larges dimensions et d’un excellent jour.

Ce ne pouvait être, comme on dit, pour « murer sa vie privée. » Vincent vivait absolument seul. D’un autre côté, la pensée n’était même pas venue à Reynier que son père d’adoption voulût l’éloigner de lui.

Et de fait, dès l’abord, Vincent se comporta envers Reynier comme le plus zélé des protecteurs, comme le meilleur des amis.

Aussitôt que le jeune peintre eut installé ses apports de Rome qui témoignaient d’un talent sérieux