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Il n’y a rien de comparable à ces tendresses qui prolongent à travers la vie le premier battement d’un cœur.

On n’en trouve guère, c’est vrai, et quand il s’en rencontre, elles ne sont pas toujours remarquées. Cela ressemble à de l’amitié.

C’est natif et naïf.

Cela s’exprime à peine, tant c’est profondément senti. On ne démontre pas les axiomes.

Ce sont des axiomes qu’on ne prend point souci d’affirmer, parce que leur évidence crève les yeux.

Ces amours amènent souvent le bonheur le plus parfait qui soit au monde : celui dont les chroniqueurs ne veulent pas, celui que les conteurs repoussent comme étant tout uni, tout plat, tout ennuyeux.

Demandez au ciel de ne jamais amuser vos voisins.

Mais ne vous fiez pas outre mesure à la tranquillité de ces amours dont je parle, incarnés dans l’homme en quelque sorte, devenus le sang de ses artères, le souffle de sa poitrine.

C’est trompeur comme l’ignorance d’Achille, à qui nulle occasion n’a enseigné sa force. L’eau n’est jamais plus lisse qu’à dix pas des grandes cataractes.

Du roman de la Vénus au nuage, nous allons dire