Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/158

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Quand je fus tout auprès du bâtiment, je ne voyais plus la lumière.

Un éclair me montra un pan de mur ruiné, et je crus apercevoir au travers des débris une chapelle dont les fenêtres ogives, sans vitraux, tranchaient en noir sur ses murailles argentées par la lueur électrique.

Au bout de ce mur était une maison qui semblait neuve ou récemment réparée.

Je frappai à la porte, on ne me répondit point.

Je cherchai le loquet à tâtons, je le trouvai ; il céda à mon premier effort, j’entrai.

— Est-ce toi, Marchef ? demanda une voix qui descendait de l’étage supérieur.

À ce mot : « Marchef », Vénus eut un petit mouvement tôt réprimé.

Reynier ne prit pas garde et continua :

— La voix avait un accent italien très-prononcé, mais elle parlait français, et le mot « Marchef », qui appartient à l’argot des casernes, est une locution archi-française. Dieu sait qu’en ce moment ces réflexions ne me venaient point.

Au lieu de répondre, je dis :

— Ayez pitié de moi et donnez-moi l’hospitalité.

Je ne fus pas entendu sans doute, car la voix qui paraissait appartenir à une vieille femme, reprit :