Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ses yeux mornes se rallumèrent. Elle répéta :

— Paris !

Puis, avec, un éclat de gaieté extravagant elle essaya de lever sa jambe alourdie pour figurer le pas de nos libres-danseuses, en carnaval.

— Ohé ! là-bas ! fit-elle. À toi, à moi, Polyte ! Je l’ai descendue, la Courtille ! On me connaissait à la Galiotte, dis-donc, bijou, et à l’Épi-Scié. C’est moi la sœur aînée de Lampion — la reine ! c’est moi la mère de Piquepuce ! Ohé ! là, camarade ! une tournée !

Elle renversa sa tête en arrière et but une terrible rasade, après quoi elle prit un air sérieux pour dire :

— Mais le marchef est un ivrogne… et une bête féroce. Le mieux serait de vous en aller, jeune homme. Il n’y a rien à manger ici, c’est une maison abandonnée.

Comme pour démentir ses paroles, un bruit confus, bien distinct du fracas de la tempête, monta, non point par l’escalier que j’avais pris, mais par une porte ouverte à la tête du lit et demi-cachée par les rideaux.

Cela ressemblait au murmure de voix qu’on entend aux étages supérieurs d’une maison dont le rez-de-chaussée est occupé par une guinguette, les soirs où il y a repas de corps.

La vieille haussa les épaules et grommela :