Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/197

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sembla détailler la toilette aristocratique avec une surprise croissante.

Reynier gardait toute la sérénité de sa loyale et belle figure.

— Père, dit-il, je ne me suis pas ruiné en frais de séance. D’autres que vous s’intéressent au tableau de la galerie Biffi.

Carpentier tressaillit et le rayon qui jaillit de son œil sembla faire effort pour percer le voile de l’inconnue.

Reynier poursuivit :

— Le tableau est là, vous pourrez l’enlever quand vous voudrez.

Le regard de Carpentier suivit le geste du jeune homme.

Il fit un pas vers le tableau, mais s’arrêta soudain parce qu’un bras se passa sous le sien.

C’était le modèle qui prenait cette liberté, à la grande stupéfaction de Reynier.

M. Vincent, dit-elle, vous regarderez cette toile une autre fois. J’ai à vous parler. Je vous demande une place dans votre voiture.

— Ai-je donc l’honneur d’être connu de vous, madame ? demanda l’architecte avec une certaine hauteur.

— J’ai, moi, le plaisir d’être de vos amies, répondit le modèle. Me refusez-vous ?

— Madame, balbutia Vincent, je suis à vos ordres.